Selon certains médias britanniques, le Gouvernement britannique projette de créer une base de données centralisée sur les communications à distance de ses citoyens. Le but d'une telle base de données serait de faciliter la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.
L'obligation de stocker ces informations (portant sur les appels téléphoniques, SMS et e-mails émis et reçus ainsi que sur les consultations des sites web, mais non pas sur le contenu des communications) est déjà en vigueur dans les 27 pays membres de l'UE. Pourtant, il se fait actuellement de manière décentralisée chez les fournisseurs respectifs de services de communication ("service providers"). Les données doivent être stockées pendant une durée limitée, pouvant varier entre 6 mois et 2 ans (cette durée comporte par exemple 12 mois en Grande-Bretagne et 6 mois en Allemagne et au Luxembourg).
Bien que le projet engloberait certaines limitations d'accès (accès uniquement sur autorisation préalable d'un juge), il donne lieu à maintes inquiétudes quant aux risques allant de pair avec une centralisation des données et quant au manque général de transparence lors de la mise en oeuvre de telles mesures.
Le chargé national britannique de la protection des données, M. Richard Thomas, se dit conscient de la nécessité de combattre le crime et le terrorisme par des moyens appropriés, mais craint que la centralisation augmente le risque de vol ou d'abus des données. La Grande-Bretagne est particulièrement sensible à ce sujet depuis que plusieurs administrations britanniques avaient perdu les données de centaines de milliers de citoyens.
M. Thomas déplore également le manque de transparence et de véritable débat public à propos de ce projet présentant un risque augmenté pour la vie privée des citoyens; il souhaiterait que le grand public puisse se prononcer et que les justifications et conséquences de telles mesures fassent au préalable l'objet d'un discussion publique et dont la mise en oeuvre devrait être entourée de garanties bien plus étoffées et de contrôles parlementaires.
D'autres voix critiques ont remis en question la maniabilité (et ainsi l'utilité pratique) d'une base de données centralisée comportant un volume tellement élevé de données.